(Originalement publié le 3 août 2012 sur la page Facebook de kinephanos.ca)
Émouvant aux larmes, pour les esprits sensibles, ce film rappelle l'humanisme fantaisiste de Miyazaki et le coup de crayon du regretté Satoshi Kon. Convenu sur le plan esthétique, ce qui n'est pas un défaut puisqu'il s'agit d'un drame, on reste ébloui par le soin apporté aux mouvements des personnages et les menus détails : l'aspect rustique de la maison, les gouttes de pluie, les expressions faciales, etc. Et pour cause, le réalisateur, Hiroyuki Okiura, n'en est pas à ses premières armes. Il travailla sur plusieurs projets comme animateur, dont les célèbres Akira, Patlabor et Ghost in the Shell, avant de réaliser son premier long métrage, le non moins connu Jin-Roh de Production I.G. et scénarisé par Mamoru Oshii. Je soulignerais également sa collaboration comme animateur sur Paprika, ce qui expliquerait peut être la marque stylistique des personnages affectionnée par Kon. L'histoire puise en partie dans le folklore japonais, peuplé de créatures grotesques et de « yokai » (représentations d'esprits). Momo déménage sur une île avec sa mère après le décès de son père. Monoparentale, la mère fait preuve de résilience, refoule sa peine, et garde le sourire devant sa fille. Mais Momo est timide, et elle se lie d'amitié avec trois yokaï sympathiques qui hantent la demeure, en plus d'être les « sidekick » (ce qui n’est pas sans rappeler la nouvelle mouture de Casper par Brad Silberling en 1995). Un peu comme dans Mon voisin Totoro (Miyazaki), le Japon rural est bien représenté par une communauté avenante et calme, mue par les traditions et les petits festivals de village. Sur le plan thématique, la perte d'un parent est au coeur du récit, et Momo comme sa mère doit faire son deuil. Pour Momo, le deuil se vit par le début d’une lettre écrite par son père juste avant son décès et qui lui était adressée : « Chère Momo, » mais jamais complétée… Ce drame d’animation est un « feelgood movie » attendrissant dans la tradition des Studio Ghibli. À voir!