(Originalement publié le 25 juillet 2012 sur la page Facebook de kinephanos.ca)
Vous êtes un fan de science-fiction, vous avez aimé Appleseed (version CGI 2004) et la suite Ex Machina (2007), vous êtes un amateur des films d’animation en images de synthèse, comme Final Fantasy : The Spirit Within (2001), Advent Children (2005) et Resident Evil : Degeneration (2008)? Il y a donc de fortes chances que vous vous régaliez en regardant le dernier film de Shinji Aramaki. D’autant plus que STI revient aux sources du premier volet réalisé par Paul Verhoven (on oublie le 2e et 3e volet s.v.p., merci!), en proposant un film sexy (les scènes de « fan service » ne manquent pas), rempli d’action et d’arachnides bien sûr. Je dois avouer avoir éprouvé un certain plaisir coupable lors du visionnement. Il s’agit bel et bien ici d’un quatrième volet. Johnny Rico (la mâchoire de Casper Van Dien dans le film original), visiblement marqué par la guerre, est promu général, Carmen Ibanez (la jolie Denise Richards dans le film original) commande son propre vaisseau et Carl Jenkins (le télépathe Neil Patrick Harris dans le film original) dirige un projet scientifique mystérieux et dangereux. Rien de nouveau sous le soleil de ce côté. Carl perd le contrôle du projet et les arachnides s’emparent d’un vaisseau qui se dirige tout droit vers la Terre. Les références à Aliens de Cameron sont nombreuses, mais Cameron lui-même était très influencé par le style mecha que l’on retrouve dans beaucoup d’anime. En effet, l’exosquelette motorisé manœuvré par Ripley et l’exosquelette militaire dans lequel prend place le patibulaire colonel Quaritch dans Avatar font directement écho aux Patlabor (Mamoru Oshii), Mobile Suit Gundam (Yoshiyuki Tomino), et bien d’autres. Dans le film de Aramaki, réalisateur des deux Appleseed (2004 et 2007), les personnages de STI font également usage du « battlesuit » motorisé, que l’on retrouvait déjà à l’origine dans le roman de Robert A. Heinlein sorti en 1959, duquel est tirée la série ST. Revenant à la source de l’œuvre originale, on reconnaît ainsi la touche du réalisateur qui affectionne particulièrement ce type d’arsenal mécanique, et dont on a pu également voir le travail comme « mechanical designer » sur Megazone 23, Bubblegum Crisis et… Astroboy ! Cependant, dans STI le scénario est plutôt simple et convenu, respectant le canevas narratif du « survival », mais également rempli de citations qui raviront les fans de la série : « Kill Them all ! », « Do you want to know more ? ». Pas d’histoire alambiquée ni de revirement de situation, ni de complot à la japonaise (les histoires de yakuza en sont généralement remplies). L’aspect gore du premier volet est également évacué en bonne partie, sans nous épargner quelques démembrements… L’animation est impeccable compte tenu du genre. L’action et les plans de caméra privilégient un style photoréaliste, alors que les visages sont inspirés d’une esthétique japonaise qui tend à occidentaliser ses personnages. Les personnages féminins se ressemblent presque tous, légèrement « japonéisé », sur le même gabarit que Tifa Lockhart dans Advent Children. Le film est sorti en salle au Japon le 21 juillet, et sortira directement sur DVD et Blu-Ray en Amérique du Nord le 28 août prochain. À ajouter à votre collection de films de science-fiction.
https://www.youtube.com/watch?v=UTpwmFpQRfg