(Originalement publié le 31 juillet 2012 sur la page Facebook de kinephanos.ca)
Agrippez-vous à votre siège, le prix de l’ovni cinématographique de l’année sera probablement remis au film de Shunichiro Miki. La grande qualité de ce film, en plus d’être ludique, excentrique et d’affectionner les nombreuses allusions à peine voilées au symbolisme sexuel, c’est de laisser une part importante à l’interprétation. Pourquoi cette énorme forme triangulaire, autour de laquelle tourne à grande vitesse une petite boule satellitaire, flotte au-dessus de la forêt en émettant un vrombissement? Et toutes ces formes colorées et en peluche qui émettent des sons enfantins? Le catalogue de Fantasia résume très bien en disant « si Cronenberg se faisait les Télétubbies » ! J’aurais dit les Télétubbies sur l’acide, et vous avez une bonne idée de l’expérience qui vous attend. Il y a dans le film deux mondes parallèles, la réalité (en noir et blanc) et le monde du rêve (en couleur), où les personnages ont une fascination pour les orifices, et où des fruits alcoolisés avec des protubérances phalliques poussent sur des femmes nues dans un champ. Si vous avez aimé l’étrange et le cryptique Symbol (Hitoshi Matsumoto), primé à Fantasia en 2010, vous ne serez sûrement pas déçu.