Hier soir marquait le début de la 17e édition du Festival Fantasia avec en film d’ouverture Shield of Straw (Wara no tate) de Takashi Miike, présenté en compétition au Festival de Cannes en mai dernier. Fidèle à la tradition, le festival fut lancé par quelques discours d’introduction (André Dubois, le co-fondateur du Festival, Marc Lamothe, le directeur, et Mitch Davis, le co-directeur et l’un des principaux programmateurs), ainsi que la première montée sur scène de notre fidèle Daniel, et les premiers miaulements du cher public fantasien dès que les lumières furent éteintes.
En ouverture de programme fut présenté un court-métrage québécois de Rémi St-Michel, Le Chevreuil, réalisé à l’École des Médias de l’UQAM. Film très drôle, il a semblé bien plaire aux spectateurs si l’on se fie à ses réactions durant le film et aux chaleureux applaudissements lors du générique.
C’était ensuite au tour du film de Takashi Miike, un nom indissociable du Festival, les organisateurs prenant bien soin de nous rappeler que Fantasia fut le premier festival nord-américain à introduire son auditoire à Takashi Miike avec la représentation de Fudoh en 1997 (qui gagna le prix du public) et ainsi participa grandement à sa renommée hors du Japon.
Shield of Straw, adaptation d’un roman de Kazuhiro Kiuchi (créateur du manga Be-Bop High School), ne s’est malheureusement pas avéré à la hauteur de son attente. Basé sur un récit peu crédible et plusieurs scènes d’action tout de même enlevantes, ce film de suspense pèche par excès et trop d’ambition dramatique. Dans la lignée de certains de ses plus récents films (par exemple 13 Assassins ou Harakiri : Death of a Samurai, tous deux des remakes de classiques du cinéma japonais), Miike nous offre pour ce thriller policier une facture plutôt classique, avec plusieurs moments se voulant intenses (en action, en suspense ou en drame). Malheureusement, ces scènes tombent souvent à plat (étant parfois même risibles comme l’on prouvé les rires de certains spectateurs dans la salle), fréquemment accompagnées par une musique trop appuyée. Les moments les plus réussis sont portés essentiellement par la force de l’interprétation, avec des acteurs et actrices japonais de haut calibre parmi la distribution (entre autres Tatsuya Fujiwara [Battle Royale], Takao Osawa [Goemon], Nanako Matsushima [Ringu], et quelques autres). Bref, il n’est maintenant plus étonnant que l’accueil du film à Cannes fut plutôt mitigé.
Néanmoins, ce qui compte au final est l’excitation qui était très palpable pour l’ouverture du Festival. Reste maintenant à voir ce que Fantasia nous réserve pour la suite.