Fantasia arrive à grands pas et kinephanos.ca, à travers le Kineblog, sera là pour couvrir quelques films à surveiller dans le volet asiatique (essentiellement nippon, mais aussi coréen et chinois). La couverture sera malheureusement moins élargie que les années précédentes, Fantasia ayant sabré dans les passes média. Mais réjouissons nous tout de même, nous avons droit cette année à un tout nouveau Hall Theater rénové, avec 700 nouveaux sièges et un tout nouveau système de projection image et sonore. En plus de la salle J.A. De Sève, une troisième salle a été organisée pour l’événement, la DB Clark, un étage plus bas.
Lors de la soirée d’ouverture, une toute nouvelle copie de Ghost in the Shell tirée à partir de l’originale de 1995 sera présentée, précédée de la remise d’un prix honorifique remis au réalisateur Mamoru Oshii qui sera présent. Les fans d’anime de la première heure ne voudront certainement pas manquer l’événement. Comme à chaque année, le prolifique Miike présente l’un de ces derniers rejetons, la comédie The Mole Song – Undercover Agent Reiji. De l’artiste néo-pop contemporain Takashi Murakami, vient son premier film Jellyfish Eyes, qui promet certainement d’être l’un des « ovnis cinématographiques » du festival. Nuigulumar Z de Noburu Iguchi, qui nous avait pourtant habitué à ses films sanglants et gore douteux tournés en vidéo, nous offre cette fois-ci une virée colorée dans le monde otaku et kawaii, qui semble plus dans la veine de sa parodie Karate-Robo Zaborgar, ce qui est tant mieux pour nous. Ceux et celles qui ont vu les derniers Crows Zero (2007) et Crows Zero II (2010) de Miike, voudront sûrement voir Crows Explode réalisé cette fois-ci par Toshiaki Toyada (Monsters Club 2010), qui nous avait déjà démontré en début de carrière son talent pour adapter un manga mettant en scène des adolescents délinquents avec Blue Spring (2001), avant de suivre avec les tout aussi intéressants 9 Souls (2003) et Hanging Garden (2005). En espérant qu’il retrouve la touche de ces premiers films. Le réalisateur de la comédie Afro Tanaka (2012), Daigo Matsui, nous présente cette année le drame Sweet Poolside. Autre film nippon fort attendu, The Snow White Murder Case de Yoshihiro Nakamura (Fish Story, 2009; Golden Slumber, 2010), une intrigue policière qui s’avère fort efficace, d’autant plus que le film est une adaptation du roman de Kanae Minato, l’auteure de Kokuhaku (Confessions, 2008), adapté au cinéma en 2010 par Tetsuya Nakashima. Hana-Dama: The Origins de Hisayasu Sato (Love & Loathing & Lulu & Ayano, 2010), réalisateur venant du pinku eiga, promet également d’offrir son lot de tension et d’étrange. Les films Real de Kiyoshi Kurosawa (qui a fait partie du Top 10 de l’année 2013 du magazine japonais de cinéma Eiga Geijitsu) et Fuku-Chan of Fuku-Fuku Flats de Yosuke Fujita sont aussi à surveiller.
Du côté sud-coréen, hormis les traditionnels récits de vengeance qui finissent tous par se ressembler (ex. The Man From Nowhere, 2010), le drame Han Gong-Ju, premier film de Lee Su-Jin acclamé par la critique et déjà récipiendaire de plusieurs prix, risque de frapper fort en drame et en émotions, ainsi que le drame et suspense Red Family, qui capitalise sur la bonne vieille rivalité coréenne nord-sud. Comme ce fut le cas l’année dernière avec Secretly, Greatly, on nous offre un autre succès du box office coréen de 2013 avec Cold Eyes.
Côté anime et animations, le problème étant le suivant: beaucoup des films projetés peuvent déjà être visionnés en ligne (Hal, Bayonetta: Bloody Fate, Hunter X Hunter: Phantom Rouge, Appleseed Alpha). Avec la tendance actuelle favorisée par l’accessibilité des médias numériques, les organisateurs du Festival devraient plutôt se limiter aux films qui sont les moins accessibles. Le vrai fan et cinéphile, qui constitue la bonne partie du public de Fantasia, finira par voir ces films en ligne, par pure impatience.
Or, deux films d’animation devraient définitivement faire partie de votre liste: la comédie dramatique Giovanni’s Island de Production I.G. ainsi que The Fake du réalisateur coréen qui nous a donné The King of Pigs (2011) récipiendaire du premier prix Satoshi Kon au Festival.
Bon festival!
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