La filmographie de Miike est inégale. En réalisant de 3 à 5-6 films par année, ce n’est pas surprenant. Mieux connu pour ses célèbres Audition (1999) et Ichi The Killer (2001), il se commet parfois avec des films légers pour toute la famille comme Yatterman (2009) et Ninja Kids (2011), des drames historiques avec les excellents 13 Assassins (2010) et Hara-kiri (2011) – ce dernier étant pratiquement une copie plan par plan du film original de 1962 réalisé par Kobayashi – le drame social malgré tout sanguignolant avec The Lesson of Evil (2012), des films de Yakuza hyper-violents comme les Dead or Alive (1999, 2000, 2002) et la série Bodyguard Kiba (1993-94-95), la comédie déjantée telle que le violemment charmant For Love’s Sake (2012)… et j’en passe. The Mole Song reflète bien par contre ce qu’auraient pu être les Dead or Alive si ces derniers avaient été tournés en comédie. Adapté du manga de Takahashi, le film suit l’agent Reiji, maladroit, gaffeur et impulsif, comme agent double au sein d’un clan de Yakuza. Ce qui n’est pas sans créer une série de quiproquos humoristiques et absurdes, impliquant une brochette de personnages tout aussi caricaturaux les uns que les autres. Miike utilise même, en introduction, une technique d’animation développée par Mamoru Oshii pour The Amazing Lives of the Fast Food Grifters (2006), superlivemation. Or, après un excellent trente minutes supporté par des comédiens qui ont un sens de la comédie évident, le film se perd en conjectures, et fini par lasser, tant le récit va dans tous les sens. Dans ce registre, For Love’s Sake avait mieux réussi à marier action et comédie. Bien que tout de même divertissant, un Miike que l’on peut passer.
http://youtu.be/nlYWBernTpU