Pour la première fois, Kinephanos aura la chance de couvrir quelques titres nippons et coréens au Festival du nouveau cinéma, dont les films de Sono Sion, Hirokazu Koreeda, Kiyoshi Kurosawa et Park Chan-wook.
La conférence de presse de la 45eme édition du Festival du nouveau cinéma avait lieu ce matin pour le dévoilement de la programmation. Dans la section Temps Ø, plusieurs trouvailles nipponnes, dont Antiporno de Sono Sion (Suicide Club, Love Exposure, TAG), qui s’était fait absent du festival Fantasia l’été dernier. Antiporno est une oeuvre colorée provenant d’un artiste multidisciplinaire accompli qui n’a plus rien à prouver. Le cinéaste, au style singulier, repousse les frontières des conventions figuratives au service d’un récit qui tourne autour de la rage au féminin, de la liberté, et qui entend relancer, avec Wet Woman in the Wind d’Akihiko Shiota aussi présenté au FNC, le genre érotique du « Roman Porno » (rendu populaire par la Nikkatsu dans les années 70). Selon les programmateurs, Antiporno serait le film le plus radical de Sion. C’est à voir. Un documentaire, pour ceux qui aimeraient en connaitre plus sur l’artiste et sa démarche, The Sion Sono d’Arata Oshima (le fils de Nagisa Oshima! [L’empire des sens, 1976]), pourrait aussi vous intéresser et sera présenté au festival. Un documentaire sur l’acteur fétiche de Kurosawa, Toshiro Mifune, se retrouve aussi dans la programmation. Mifune: The Last Samurai, du réalisateur d’origine japonaise Steven Okazaki, retrace la carrière mouvementée d’une icône qui contribua très certainement à façonner l’image du cinéma japonais à l’étranger durant son âge d’or.
Antiporno, de Sono Sion
Une curiosité de type crossover pourrait valoir le détour, avec Sadako VS. Kayako, présentant deux figures iconiques de la J-Horror tout droit sorties des films à succès The Ring et Ju-On. Un peu comme dans les bides américains Freddy VS Jason, ou Alien VS Predator, ici les personnifications de la terreur nippone s’affrontent. Selon le descriptif du film, les attentes du fan pourraient être déjouées. Voyons voir! Puis, une première oeuvre de Tetsuya Mariko, Destruction Babies, promet de créer son lot de malaises sur le thème de la violence. Le film remporta le « prix du cinéaste émergent » au Festival de Locarno.
Sadako VS. Kayako, de Koji Shiraishi
Dans la section Les incontournables, le réalisateur acclamé de l’excellent Like Father, Like Son, gagnant du prix du jury à Cannes en 2013, présentera After the Storm, qui fut également projeté à Cannes cette année dans le volet Un certain Regard. Hirokazu Koreeda s’intéresse encore, avec pudeur et contemplation, aux drames « tranquilles » qui déchirent la cellule familiale. De son côté, Kiyoshi Kurosawa (Tokyo Sonata, Creepy) fait une incursion en France et réalise, dans la langue de Molière, Daguerrotype, Le Secret de la Chambre Noire. La fragilité du couple est au coeur d’une intrigue qui pourrait s’avérer tordue, ce à quoi le réalisateur nous a habitués par le passé avec ses histoires qui misent sur les tensions et les révélations. Dans cette section, il ne faudrait surtout pas manquer aussi Mademoiselle, le dernier Park Chan-wook (Oldboy, Lady Vengeance, Thirst) qui nous offre un drame érotico-historique se déroulant dans les années 30 et, apparemment, inspiré par la structure non-linéaire de Rashomon (1950, Akira Kurosawa). Cela semble fort prometteur! À ajouter aussi à votre calendrier, Yourself and Yours du réalisateur coréen Hong Sang-soo, qui navigue dans le tumulte de la vie de couple en utilisant le concept de doppelganger.
Le festival débute le 5 octobre prochain. Bonne chasse!
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After the Storm, de Hirokazu Koreeda