You Only Live Once se présente comme si Quentin Tarantino effectuait un remake des Aventures de Rabbi Jacob : le personnage central, Leo, un petit malfrat solitaire et amateur du groupe Kiss, se retrouve dans le pétrin lorsqu’il est témoin du meurtre d’un ingénieur par les hommes de main d’un diplomate français joué par Gérard Depardieu. Déguisé, Leo parvient à se cacher dans une communauté de juifs hassidiques, lesquels l’acceptent bon gré mal gré parmi eux. Sauf que les poursuivants de Leo ne le lâcheront pas pour autant.
Sur le plan strictement technique, nous avons droit à un film impeccable. Les scènes s’enchaînent avec un rythme soutenu dans une véritable orgie de fusillades, d’explosions et de courses-poursuites, sans jamais que l’absence de vraisemblance (ah, ces hommes de main de films d’action qui ne savent jamais tirer correctement!) ne nuise au plaisir du spectateur. La réalisation multiplie les mouvements de caméra avec jubilation, sur une bande sonore diablement efficace. Sur le plan scénaristique toutefois, on aurait été en droit de s’attendre à un peu plus d’audace. Bien qu’émaillé de gags parfois fort drôles, le film finit par se trouver en-dessous des attentes car il n’exploite pas avec assez de mordant le clash qui aurait pu naître de la rencontre des juifs et des goys, d’autant plus que le personnage du frère de Leo est un prêtre. You Only Live Once s’obstine à garder un ton bon-enfant, ce qui n’est pas forcément un mal en soi, excepté que le film s’en trouve forcé de se terminer sur un happy end convenu.
You Only Live Once est donc un divertissement bien fignolé, mais rien d’autre. Les amateurs de controverse pourront toujours espérer que Gérard Depardieu (par ailleurs très solide en méchant de série B) continue de donner des entrevues; avec lui ils auront de quoi s’en mettre sous la dent.