Avec un scénario qui a peur de trop suggérer, comme c’est souvent le cas dans le cinéma contemporain japonais de genre, Museum (adapté du manga de Ryosuke Tomoe) préfère trop souvent le verbiage explicatif au récit purement filmique. C’est malheureux, puisque la première heure est d’une efficacité redoutable sur ce point. Le détective Sawamura néglige sa femme et son fils, qui le quittent, alors qu’il enquête sur une série de meurtres sordides, dont il sera retrouvera tranquillement la cible. Sur le plan esthétique et narratif la référence à Seven de Fincher est évidente, avec un peu de Silence of the Lambs. Mais là s’arrête la comparaison, car le scénario de Museum finit par se perdre avec ses propres codes, en jouant de fausses pistes en conclusion qui alourdissent le récit inutilement. De nombreux flashbacks viennent également ponctuer certaines scènes qui n’en avaient nullement besoin et freinent notre implication dans l’intrigue. Les thèmes liés à l’éclatement du noyau familial au Japon sont certes bien présents, en abordant la culpabilité du protagoniste liée à la surcharge de travail versus la vie de famille. L’antagoniste est bien là pour lui rappeler, mais on n’avait aucunement besoin d’en connaitre davantage sur celui-ci pour justifier ses actes horribles. Les travers du cinéma japonais ont tôt fait de nous rattraper: chassez le pathos et il reviendra au galop, les acteurs finissent par jouer tellement gros qu’ils en hyperventilent dans une conclusion plutôt absurde et alambiquée. Le dernier plan reste toutefois intéressant, exprimant uniquement en images et surtout pour la première fois dans le film, comment le mal peut germer dans l’esprit d’un enfant. Or, curieusement, ça aurait fait le sujet d’un autre film.