Elles sont deux jeunes femmes. On ne sait ni leurs noms, ni leur passé. Tout ce qu’on sait, c’est qu’elles doivent chaque soir assassiner des hommes après leur avoir fait l’amour. Elles le font parce qu’un individu mystérieux les fournit en drogue en échange des cadavres. Leur existence prend un tournant inattendu lorsqu’une troisième femme se lie à eux.
Dans cet étrange film français, la réalisatrice Ovidie tente un mélange entre cinéma pornographique et cinéma fantastique. Ballotant le spectateur de scènes de sexe en instants fétichistes pendant soixante-dix minutes, dans un environnement gothique aseptisé et sur une bande sonore pompière entrecoupée d’une voix-off sentencieuse, Les prédatrices fait traîner en longueurs un scénario bien mince. Certes, on pourra argumenter que l’une des caractéristiques fondamentales du porno est justement l’insistance sur l’acte sexuel au détriment de l’intrigue, la mise au pas de la narration par la monstration. Excepté qu’ici, bien que l’idée de base soit louable, la greffe d’un genre sur un autre ne prend qu’à moitié. Et l’ennui s’installe.
Pour ne rien arranger, l’hostilité affichée du film envers la gent masculine fait sourciller. Entre la figure méphistophélique du dealer et les êtres falots et amorphes qui servent de proies nocturnes aux prédatrices du titre, on frôle la misandrie. Au fond, cela est peut-être bien l’unique objectif recherché par la réalisation: venger dans le sang des décennies de femme-objet dans l’univers de l’imagerie érotique. On espère qu’Ovidie s’en ressent mieux, mais le cinéphile, lui, aurait souhaité qu’on le prenne en compte.