Le Festival International de Films Fantasia ouvre ce soir avec SADAKO de Hideo Nakata, qui revient dans le terreau qu’est l’univers de Ringu, le premier opus sortit en 1998 et contribua à populariser la J-Horror en Amérique. On remarque l’absence, plutôt inusité, de Sono Sion et Takeshi Miike dans la programmation, laissant la place à du nouveau sang comme cette première oeuvre WE ARE LITTLE ZOMBIES de Makoto Nagahisa qui, comme le souligne le descriptif du festival, rappelle, entre autres, l’esthétique de Love & Pop de Hideaki Anno. CHIWAWA de Ken Ninomiya, promet d’offrir une expérience haute en couleurs et éclectique! À vivre en salle. Si vous avez aimé les sympathiques et fantasistes « good feel movies » Sawako Decides présenté à Fantasia en 2011, et Mitsuko Delivers en 2012, Yuya Ishii revient avec ALMOST A MIRACLE. La J-horror semble aussi revenir en force cette année, avec STARE de Hirotaka Adachi et IT COMES de Tetsuya Nakashima, de l’horreur et de la terreur à faire glacer le sang. Ensuite, le réalisateur de La La La At Rock Bottom, Nobuhiro Yamashita, propose un récit fantaisiste de science-fiction qui semble aussi improbable qu’amusant dans sa prémice: HARD-CORE. L’année dernière on eut droit à l’une des adaptations de manga et d’anime les plus efficaces des dernières années, Bleach. Le réalisateur Shinsuke Sato, un habitué des superproductions (Gantz, 2011; Inuyashi, 2018) revient cette année avec KINGDOM, un film d’action historico-fantastique se déroulant dans la Chine antique qui fera exploser l’écran avec ses batailles et son esthétique wuxia.
Un biopic sur la légende du cinéma japonais Wakamatsu (11/25 The Day Ishima Chose His Own Fate, United Red Army) vous intéresse? DARE TO STOP US, de Kazuya Shiraishi, dépeind la période où le cinéaste et sa bande se lancent dans la production de pinkus (films érotiques). AND YOUR BIRD CAN SING, de Sho Miyake, une fable urbaine sur l’état de la jeunesse contemporaine, comme les Japonais savent si bien les réaliser, et sélectionné dans plusieurs festivals à travers le monde, certainement à ne pas manquer! Enfin, THE FABLE, de Kan Eguchi, film de gangster et d’action à la John Wick, comédie noire ultra-colorée avec ses personnages de Yakuza sociopathes, pourrait surprendre.
Le festival n’est pas en reste pour ce qui est des longs métrages d’animation: THE WONDERLAND de Keiichi Hara, du réalisateur de Colorful et Miss Hokusai tous les deux déjà présentés à Fantasia; RIDE YOUR WAVE du réalisateur à la signature unique Masaaki Yuasa (Mind Game); CENCOROLL CONNECT, d’Atsuya Uki, un étrange film de Kaiju grotesque animé d’un hyperréalisme dans le jeu des formes; HUMAN LOST de Fuminori Kizaki (Afro Samurai) un récit cyberpunk réalisé en cel-shading, technique de plus en plus utilisée dans les productions récentes (comme les récents Godzilla et Ultraman de Netflix); en première mondiale, TWILIGHT de Yutaka Yamamoto, qui rappelle les magnifiques nuances de couleurs utilisées par Makoto Shinkai, un film entièrement sociofinancé qui fut difficile à compléter; puis comme film de clôture, PROMARE des créateurs de Kill la Kill et leur esthétique pop art extravagante facilement reconnaissable, offrira un voyage psychédélique saturé de couleurs!
Bon festival!
Vous pouvez consulter ici la sélection de nos meilleurs films japonais de l’édition 2018