Georges a laissé sa femme et toute son ancienne vie derrière lui. Georges achète un blouson en daim. Georges aime son blouson en daim. Mais le blouson est jaloux: il aimerait être le seul blouson de la terre. Ça tombe bien, Georges aimerait être le seul individu de la terre à porter un blouson. Une sanglante quête commence.
Le Daim est de ces films dont on ne sait pas d’où ils viennent, et encore moins où ils vont. Avec sa prémisse digne d’un Ionesco ou d’un Beckett, mais macérée dans un humour bien franco-français à la Bertrand Blier, sa mise en scène décalée (angles de caméra insolites, décors beiges du plus bel effet) et ses développements narratifs qu’on ne prévoit jamais, il présente une belle tête d’OVNI. Le Daim doit également beaucoup à la présence de Jean Dujardin: habitué de L’over-acting (mais de l’over-acting bien fait), Dujardin fait ici preuve d’une sobriété qui contraste avec ce qu’on est habitué de voir de sa part. Cette sobriété ajoute encore à l’aspect décalé du film: au fond, Georges n’est pas vraiment là. Sauf pour son blouson.
L’an dernier, Quentin Dupieux était venu au FNC présenter Au poste! Présent cette fois d’esprit mais non de corps, il nous offre un film différent du précédent de par le style, mais tout aussi rigolo au final. On espère bien que cela deviendra une tradition et qu’il nous reviendra l’an prochain!